Du 12 au 14 novembre 2024, la ville de Djimini, dans la région de Kolda (Casamance, Sénégal), a accueilli la 8ème Édition de la Foire des Semences Paysannes d’Afrique de l’Ouest . Cette rencontre, organisée par le Comité Ouest Africain des Semences Paysannes (COASP), a réuni des représentants de 17 pays pour réfléchir sur la thématique « Autonomie semencière et souveraineté alimentaire : problèmes et défis pour les semences paysannes » . La foire s’est consolidé comme un espace clé pour le renforcement des systèmes semenciers locaux et leur contribution à la transition agroécologique en Afrique de l’Ouest.
L’événement, auquel environ 300 personnes ont participé, a réuni des agriculteurs, des organisations de femmes, des autorités locales, des représentants des instituts de recherche et de formation, ainsi que des représentants des médias et diverses personnalités particulièrement concernées dans le domaine de l’agroécologie. Pendant trois jours, les participants ont participé à des ateliers, des présentations et des débats sur diverses questions telles que la diversité génétique, la circulation des semences et le rôle des femmes en milieu rural dans l’autonomie des systèmes alimentaires.
A cette édition, le CERAI participait avec son partenaire local en Mauritanie, l’Association Mauritanienne pour l’Auto-Développement (AMAD). Une délégation composée d’une dizaine de personnes, dont les techniciens du projet, les promoteurs agroécologiques et le responsable finances, était présente au nom du projet Renforcement du système alimentaire local sain et durable dans les communes de Jidrel Mohguen, Tekane et Rosso (Trarza, Mauritanie), financé par l’Agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID). Cette participation nous a permis de partager des expériences sur les travaux menés pour favoriser les systèmes alimentaires résilients et durables dans la région.
Parmi les thèmes abordés lors de l’événement figuraient la valorisation des variétés traditionnelles de riz en Casamance, les avancées dans l’amélioration génétique du mil et son impact sur la sécurité alimentaire, ainsi que la contribution de la femme au milieu rural à la souveraineté alimentaire et à la conservation des semences locales. Le développement des intrants organiques tels que les biofertilisants et les produits naturellement élaborés pour la protection des cultures, indispensables pour garantir une transition agroécologique efficace, a également été évoqué. En outre, une attention particulière a été accordée aux obstacles juridiques et réglementaires qui limitent le développement des systèmes semenciers paysans , soulignant la nécessité de politiques plus inclusives et plus favorables à ces systèmes alimentaires qui nourrissent des millions de personnes et enrichissent les cultures locales.
Les conclusions de l’événement ont circulé autour l’importance des semences paysannes comme un pilier fondamental de la souveraineté alimentaire dans le continent africain , ce qui rend indispensable la promotion de leur conservation et la promotion de dynamiques favorisant l’autonomie des communautés rurales. Dans un contexte mondial marqué par les crises alimentaire et climatique, des rencontres comme celle-ci rendent visibles les initiatives développées dans les territoires par les personnes qui travaillent la terre et contribuent à la production alimentaire. « L’expérience partagée à Djimini renforce la mission du CERAI d’accompagner les communautés dans la construction de systèmes alimentaires plus équitables, plus sains et plus durables, dans lesquels les semences paysannes continuent l’essence du changement », soulignent les techniciens du CERAI en Mauritanie, Abou Abdoulaye Bâ et Diego Sánchez.